 |
Il est bien rare d’avoir à écrire sur un groupe français qui
donne dans l’AOR, le rock FM avec autant de bonheur. Le nouveau
SILENCE intitulé "Nostalgia" va ravir les fans du
genre, car Bruno Levesque en tant
que compositeur, musicien et fer de lance de
SILENCE depuis 8 ans (c’est le 4ème album) a
travaillé d’arrache-pied sur cet opus (pendant environ 2 ans). Après
l’Allemagne avec MTM Music, l’Espagne lui a ouvert les portes et
Vinny Records sort enfin cet album riche, aux facettes FM
indéniables et aux mélodies estampillées Westcoast. "Stupid man"
ouvre le bal de fort belle manière avec des guitares aériennes très
belles et des claviers omniprésents. "Electric harps" apporte un peu
plus de punch et de rock mais c’est déjà très fort en mélodies et en
légèreté à la fois. Le chant de Jérôme
Cazard est varié, c’est en tout cas ce qu’il en
ressort avec pas mal de relief et cela colle bien à ces compositions
élancées, raffinées, racées et très travaillées. Il y a vraiment une
marque de fabrique qui se dégage de cet album, une tonalité claire,
une production léchée qui ne laisse rien au hasard et qui sert cette
musique AOR de fort belle manière. L’album dure plus d’une heure et
avec ses 13 titres de musique ciselée, en finesse,
SILENCE nous fait passer de moments très agréables.
On restera fixé sur les titres suivants qui donnent une leçon AOR
bien efficace : "My sight" à l’intro superbe et aux claviers bien
ancrés, "Where non one lives" accentuée par le chant diablement
efficace de Faustine Bosson, par sa douceur et sa fraîcheur,
"Brother" ou "Time", qui tissent la trame westcoast de cet album, à
l’ambiance calme certes, mais de haute qualité, dont le mérite
revient à ce travail acharné effectué en commun. Même si nous
regrettons parfois sur certaines compositions le manque de folie ou
de délire propre à une certaine originalité, il y a une spontanéité
dans cet album et une forme de mélancolie inhérente à cette musique.
"Chrome & glass" et "Time" proposent de plus un jeu de guitares
qui place l’album à un excellent niveau, "Family home" accentue
encore cet effet par une énergie accrue avec toujours les guitares
de Bruno, ciselées, denses, avec une telle justesse
et une telle clarté, que le mot classe nous vient instantanément aux
lèvres. On pourra dire que 13 titres c’est beaucoup, car une
certaine lassitude pourrait s’installer mais cette force musicale,
cet effort de se renouveler et de proposer d’une part un chant plus
affirmé et plus affiné que sur le précédent opus "Utopia", montre la
progression de SILENCE. Par ces intros très
réussies et qui donnent un élan mélodique incontestable, par cette
sensibilité de ton et d’âme, par la conclusion avec "Oceana", titre
instrumental de toute beauté, SILENCE peut
prétendre à une route plus étoilée et à un succès légitime, le terme
de beauté musicale s’appliquant avec évidence à "Nostalgia" ! ! !
(8/10) Franck
|