Silence -
Nostalgia Vinny records / 2005
par Baptiste le dimanche 03 avril 2005
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Tracklisting (60:00) 1. Stupid man
2. Electric harps 3. My sight 4. Where no one
lives 5. A passing show 6. Chrome & glass 7.
Brother 8. Family home 9. Time 10. Just us
11. In between days 12. Easy way 13. Oceana
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Silence est un groupe complètement inclassable
sur la scène française tant son style de prédilection mais aussi son
profil en font une formation à part, largement décalée par rapport
aux goûts de l'heure. Sous l'impulsion du guitariste-producteur
confirmé Bruno Levesque, la musique de Silence est passée de
l'instrumental à une AOR léchée et magistralement interprétée et
produite élaguant les aspects originels les plus hard rock et
typiquement guitaristiques. Le disque précédent
Utopia œuvrait dans un Hard FM plutôt classique et de
bonne facture sur lequel Jérôme Cazard affûtait ses armes de
chanteurs. Ici, un pas est franchi, tant du point de vue de la
production (moins datée), que de la qualité du chant (un cran
au-dessus) voire de la composition, via une évolution musicale vers
un registre nettement plus AOR et rock FM, un peu à la manière d'un
Street Talk. En témoigne le très beau morceau d'ouverture,
« Stupid man », opérant dans un style beaucoup plus
planant et mélodique que de coutume. La voix de Jérôme se fait douce
et émotive sur les titres successifs (« Electric harps »,
« My sight ») démontrant une maîtrise à chaque fois
croissante ; l'homme s'avère bien une des plus belles voix de la
scène française et il porte par son sens de la mélodie et par sa
pureté apaisée ce
Nostalgia en ses aspects fondamentaux
(« Chrome & glass » au refrain poppy et entêtant).
C'est dire que l'apparition de Faustine Bosson au chant, sans que sa
voix ne soit en elle-même en cause, ne s'imposait pas sur un
« Where no one lives », plutôt joli mais que la
perspicacité eût plutôt dû renvoyer en fin de disque.
Le
deuxième pilier du groupe est évidemment Bruno LeVesque impérial à
la composition, en solo (superbe envolée sur « Stupid
man » ou « Time »), ou à la production, choisissant
une approche souvent complexe, non par la technicité des parties
rythmiques que par un sens de l'arrangement, de l'ajustement des
parties guitares et claviers dans un tout aux harmonies manifestes
(« A Passing show »). Peut-être pourrait-on regretter que
l'homme ne se soit pas autorisé plus d'échappées virtuosistiques et
habiles tant celui-ci s'avère un technicien accompli.
N'importe : il a tout l'espace sur l'instrumental
« Oceana » ou sur des titres plus hargneux, plus marqués
Hard rock (« Chrome & glass » et son break riche et
réussi et surtout « Family home ») pour s'exprimer. En
fait c'est tout son travail de composition et d'interprétation qui
mériterait d'être remarqué sur l'ensemble du disque.
Du très bel
ouvrage à écouter absolument.
site officiel
Vote: 8/10









