Bruno interviewé par Yves Jud  (2002)

 

 

 

         Peux-tu en quelques mots nous conter l’histoire de Silence ?

      Silence est né aux alentours de 1996. J’ai voulu à ce moment là rompre avec la logique de « groupe » dans laquelle j’étais enfermé depuis trop longtemps. J’ai fondé Silence dans le but d’être totalement libre musicalement. Pouvoir composer la musique que j’aime, sans concessions. J’ai enregistré « The Fifth Season » en 1997, puis « Trouble In Paradise » sorti chez Brennus en 2000 (albums instrumentaux). Enfin « Utopia », le premier album de Silence avec du chant, vient tout juste de sortir.

   

      Pourquoi avoir choisi comme nom de groupe "Silence". N’est-ce pas paradoxal alors que l’on parle de musique ?                                    

      Pas tant que ça finalement. Car sans silence il n’y a pas de musique ! Plus que ça, il la met en valeur. J’adore le silence. En tant que compositeur, c’est de là que tout jaillit ! J’ai besoin d’un environnement silencieux pour composer.

 

      Quelles sont tes influences au niveau guitare et comment définirais- tu le style musical développé par Silence ?

      Silence pratique un mélange de Heavy Mélodique et de Rock FM / AOR. On peut également trouver quelques touches « progressives » par-ci par-là. Cela provient de mes influences qui sont assez vastes. J’ai grandi avec la NWOBHM, puis le mouvement Thrash. Depuis quelques années j’écoute principalement du Rock FM et de l’AOR. Le Metal de ce début de siècle ne m’interpelle pas trop. En ce qui concerne mes influences guitaristiques, elles passent entre autres par Yngwie Malmsteen, Neal Schon, John Sykes…  Côté claviers, je suis fan de Robby Valentine et de Geoff Downes (Asia).

                                                                  

      Comment es tu arrivé à recruter le chanteur Jérôme Cazard, vu les difficultés pour trouver des chanteurs de qualité dans notre pays ?

      A qui le dis-tu ! … Je n’y croyais plus trop, d’ailleurs, et je pensais alors m’orienter vers l’étranger. Et puis un jour, ma patience fut récompensée.  J’avais passé une annonce sur un site dédié aux musiciens et Jérôme m’a répondu assez rapidement. Nous avons alors échangé nos CD’s respectifs et on s’est très vite entendu sur la route que l’on souhaitait suivre.

 

      Quelles sont les raisons qui t’ont poussé à changer de maison de disques ?

      « Changer » n’est pas trop le terme que j’utiliserais …vu que je n’ai rien à reprocher à Brennus et que j’ai toujours de bons contacts avec Alain Ricard. J’admire vraiment ce qu’il fait pour le Hard en France. Simplement, j’ai voulu pour « Utopia » un label plus ciblé « Rock FM » et avec plus de moyens en ce qui concerne la promo et la distribution. MTM est un label dont je suis les réalisations depuis longtemps…  

 

      Silence est le seul groupe français signé sur MTM. Comment as-tu réussi à convaincre les responsables de ce label de signer un groupe français ?

      Et bien en fait, cela s’est passé très simplement : je leur ai envoyé une copie de l’album et trois jours plus tard,  ils m’ont répondu qu’ils étaient intéressés.  A partir de là, tout a suivi son cours normalement et assez rapidement. Je pense que les groupes français devraient arrêter d’être complexés du fait de leur nationalité. Il ne faut pas se préoccuper des frontières !

 

      N’as tu jamais songé à tout arrêter quand on voit la manière dont est traité le métal en général ? 

      Non. Je ne sais rien faire d’autre ! (rires). La musique fait partie intégrante de ma vie quotidienne. Et puis je ne me limite pas qu’au Hard Rock. J’essaye de me diversifier. En ce qui concerne le Metal, il a toujours été le « vilain petit canard » en France. Financièrement, on peut s’en plaindre, mais artistiquement, ce n’est finalement pas plus mal . Ce qui reste « underground » est toujours plus passionnant et excitant que ce qui est prisé par le plus grand nombre. Et ce, dans n’importe quel domaine.  

 

      Tu t’occupes de tout dans Silence : écriture, guitares, claviers, production, mixage, pochette … : n’est-ce pas trop pour un seul homme et comment trouves-tu le temps nécessaire ?

           En fait, je me sens très à l’aise dans ce schéma d’ «homme-orchestre ». Même si parfois il m’est nécessaire de prendre du recul par rapport à ce que je fais. Surtout en ce qui concerne la production, le mixage … Au bout d’une centaine d’écoutes d’un même morceau, tu n’as plus d’oreilles ! Tu ne sais plus s’il sonne bien ou mal. Je fais alors un break de quelques jours au bord de la mer pour décompresser un peu. Quant à la conception des pochettes, le graphisme est une autre des mes passions.  

 

      Pourquoi avoir choisi de reprendre le morceau "Kids In America" de Kim Wilde ?

      J’ai tellement écouté ce morceau à l’époque ! … C’était vraiment un « hit ». Et puis j’aime bien Kim Wilde. Je possède d’ailleurs plusieurs de ses albums. Artistiquement, je pense aussi qu’il est plus intéressant de reprendre des chansons apparemment éloignées du style musical que l’on pratique. C’est une sorte de défi. Je n’aime pas trop les reprises « copie-carbone ». Quel intérêt ?  

 

      Peut on espérer voir Silence sur scène ?

      Ce n’est pas au programme pour l’instant. J’ai fait de la scène durant les années 80 mais ce n’est pas ce qui me passionne le plus. Je préfère le travail de studio. La conception et la réalisation d’un album. Pour aimer la scène, il faut aimer se mettre en avant. Après tout, c’est comme pour le cinéma, un réalisateur ou un scénariste n’est pas forcément un acteur. De toute façon, rien n’est jamais définitif. Qui sait ? …  

 

      Quels sont tes projets ?

      Continuer la promotion d’Utopia et commencer à bosser sur le prochain album. Certains morceaux sont déjà bien avancés mais on prend notre temps. Et puis j’ai aussi d’autres projets qui n’ont rien à voir avec Silence, mais ils sont encore trop nébuleux pour en parler.

 

      Un petit message pour les lecteurs de Passion Rock ?

      Je remercie sincèrement celles et ceux qui apprécient la musique de Silence et nous soutiennent. Rendez-vous sur http://silenceprod.free.fr ! … Et longue vie à Passion Rock !